contestada

Âgé de cent mille ans, j'aurais encor la force
De t'attendre, ô demain pressenti par l'espoir.
Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,
Peut gémir : Le matin est neuf, neuf est le soir.
Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,
Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,
Nous parlons à voix basse et nous tendons l'oreille
À maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.
Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore
De la splendeur du jour et de tous ses présents.
Si nous ne dormons pas c'est pour guetter l'aurore
Qui prouvera qu'enfin nous vivons au présent.

Robert Desnos, 1942
Repris dans Robert Desnos, Destinée arbitraire, Paris, Gallimard, 1975 (posthume)

1. Expliquez pourquoi ce texte est un poème. Justifiez par au moins 2 éléments.
2. A quel recueil appartient ce poème ?
3. Quel thème annoncent les deux premiers vers ?
4.
Comment ce texte est-il composé : quelles strophes et quels vers sont-ils utilisés ?
5. Donnez un titre à chacune des strophes de ce poème. Quels connecteurs logiques les
opposent entre elles ?
6. Déterminez la situation d'énonciation : émetteur, destinataire, époque, lieu, message.
7. Trouvez trois mots appartenant à deux champs lexicaux opposés. Que symbolisent ces
deux champs lexicaux (en lien avec le contexte historique)?
8. Nommez deux figures de style utilisées et expliquez l'effet produit.
9. Expliquez pourquoi ce poème est engagé.